La piscine de l'hôtel est absolument bondée, à croire que les trois zones se sont passé le mot pour venir nous squatter impunément. Depuis quand c'est open bar à l'Hôtel Wesley ? Okay, certes le fait qu'il fasse une chaleur à faire fondre le carrelage comme dans cette pub Perrier compte certainement comme une circonstance atténuante.
Je grogne et m'essuie le front d'un revers de main. Évidemment, je suis tombé sur le pire des transats de tout l'hôtel. Le dossier défectueux n'a pas d'autre position qu'à parfait angle droit avec l'assise et tout ce que je peux faire pour y remédier c'est masser ma nuque où je sens naître un torticolis imminent. Je suis également en plein soleil, vu que cette foutue piscine se trouve à l'extérieur, sur le toit, maintenant rempli d'une foule de puberts et de chaise longues qui ne se plient pas (okay, il n'y en qu'une et c'est moi qui me la tape). Au moins je remercie Dieu d'avoir une peau bronzée, histoire de ne pas finir écrevisse. Pas comme Cook, juste à côté de moi, qui s'est endormi comme une bûche sur le dos et dont les omoplates virent à des teintes inquiétantes. Je ne le comprends pas : faire une sieste alors que de vrais sauvages ont envahi notre espace détente dans son hôtel. Bon vous me prenez certainement pour un gros raciste envers les autres zones, mais si ça peut vous faire plaisir, mes préjugés ont bien été amochés par l'arrivée d'une flopée de séduisantes créature de la zone 3. (Raison de plus à préférer l'éveil au sommeil, Cook, franchement) Le spectacle est char-mant : une dizaine de filles, tout en bronzage et bikinis, à se jeter dans le toboggan les unes après les autres. Pourquoi elles ont choisi la caserne, hein ? Le luxe c'est bien mieux pour des beautés comme ça. Le seule réponse valable me paraît être « Pour faire du pole dance avec les rampes d'urgences. »
Mais bref, je dois vous avouer que ma tolérance pro-zones s'arrête là. Surtout à cause de ces mecs qui reluquent sans aucune gêne Drew et une blondinette en train de jouer au volley depuis tout à l'heure. Quelle bande de gros pervers. (Il faut savoir rester discret quand même, ils y connaissent rien ou quoi ?) Je soupire quand j'entends un commentaire sur les fessiers de ces demoiselles accompagné de rires gras. Bonjour le romantisme même moi je suis plus distingué que ça. Oh, maintenant il parlent de ce qu'ils en ferait de son c-... BWEEEUÂR. Mais quel bande de gros dégueulasses. Il faut que je fasses quelque chose avant qu'ils ne se mettent à leur sauter dessus, sérieusement. Okay, j’exagère, ce ne sont que des mâles en chaleur comme la plupart des jeunes mecs de notre âge. Ça je leur pardonne. Mais dire ça de Drew. Genre Drew est absolument parfaite, d'accord ? Tu ne souilles pas sa magnificence avec tes propos de sagouin. Nein nein nein, mein kinder. Je tourne la tête histoire de jeter un coup d'œil à la piscine où la blonde (je n'arrive pas à me souvenir de son nom. Genre Rosaline, un truc comme ça ?) est en train de faire un smatch assez spectaculaire. Entre temps mes yeux rencontre le dos écarlate de Cook. Ouch. Je souffre pour toi, mec, sincèrement. Je lui tapote l'épaule.

- Psst, hé Cook, vieux, ton dos il est sur la bonne voix pour finir carbonisé.

La réponse vient deux secondes plus tard sous forme de grognements ensommeillés.

- Cook... ?, -nouveau grognement à peine plus audible-, WOH COOK JTE CAUSE LÀ ACCESSOIREMENT.
- ...
- Cook, commençais-je en prenant soin d'articuler clairement, des hooligans sont en train de saccager ta piscine. Sauvagement.

La masse écarlate du dos de notre cher Cookie se met lentement en mouvement, se relevant enfin pour révéler un visage entre l'horreur et le choc. Je commence à me demander si le soleil ne lui a pas transformé le cerveau en merguez grillées devant son attitude de zombie.

- Bon j'vais faire d'une pierre deux coups si t'as l'air si motivé pour jarter l'envahisseur, j'annonce en l'attrapant pour le jeter en travers de mon épaule (Avouez je suis trop musclé 8D /SBAFF/).

Moi et mon fier sac à patate nous frayons un chemin à travers la marée humaine pour arriver au bord de l'eau. Je sens qu'il se débat sans grande conviction dans mon dos mais je pousse déjà un cri de ninja, histoire que les autres s'ôtent de mon chemin et puis je saute, emportant avec moi un pauvre Cook innocent dans l'eau chlorée.

(Punaise ton rp m'a bien fait rire xD)

Je m'éveillais en sueur. Je sentais l'humidité de mon corps contre les draps. La lumière pointait à peine derrière les volets mais il faisait déjà une chaleur étouffante. Ma gorge était desséchée et ma langue était pâteuse dans ma bouche. Je laissais mon bras tomber de mon lit pour attraper la petite bouteille d'eau qui attendait patiemment que je daigne la boire. Je vidais d'une traite ce qu'il restait d'eau et la jetais nonchalamment par terre. C'est à ce moment là que je me rendis compte que j'étais en train de changer. Je me relevais violemment en position assise pour contempler le cadavre de ma bouteille. Jamais je n'aurais jeté quelque chose par terre avant. Je fis rapidement le tour du désordre qui régnait dans ma chambre et me prit la tête dans les mains en geignant. Il fallait que je range. Je me levais rapidement et entrepris de plier le linge qui était par terre, de ramasser les quelques déchets qui trainaient et de filer prendre une douche glaciale. Les gouttes ruisselants sur ma peau brûlante, je me pris à rire. Pourquoi resterais-je la même qu'avant alors que je découvrais un nouveau monde ? Je grandissais voilà tout. Et à dix-sept ans, il était temps.
Je sortis de la douche et enfilais rapidement un short en jean rose pâle et un débardeur échancré que j'avais plié quelques minutes auparavant. Je descendis ensuite à la cuisine en saluant une ou deux personnes. J'étais visiblement d'une merveilleuse humeur. De nombreuses personnes étaient déjà là à petit-déjeuner tranquillement, je passais furtivement près de la table et volais discrètement un toast à la confiture de fraise à un garçon qui regardait ailleurs. Il ne protesta pas avant que je ne sois sortie de la cuisine et que je ne croque à belles dents dans le toast. Qui ne dit mot consent !
Je tentais de sortir devant l'hôtel mais la chaleur était très intense et après avoir jeté un oeil sur Solnychka qui était étendue sur l'herbe, la langue pendant en dehors de la gueule et le souffle court, je fit rapidement demi-tour pour battre en retraite dans la semi-fraicheur de l'hôtel.
Je déambulais sans but précis dans les couloir lorsque je croisais une fille que j'avais déjà vue.

- Hé, Rose, tu viens avec nous à la piscine ? dit-elle, un grand sourire aux lèvres.

Pi... Scine ? Je la regardais de haut en bas et remarquais qu'elle était effectivement en bikini. Ce qui était un objet manquant dans ma panoplie de la bonne petite citoyenne d'Oak Ashes.

- Hum, j'ai pas de maillot de bain, mais ça aurait été avec plaisir !

*Dans une autre vie.* ajoutais-je mentalement.

- Attends, j'en ai plusieurs, j'vais t'en prêter un !

Bon, je devais avouer que j'étais quand même toujours un peu sauvage. Je fis un effort surhumain pour suivre la fille jusque dans sa chambre avec le sourire aux lèvres. Elle me présenta ensuite deux bikinis, un tout blanc sans bretelles et un bleu marines à motifs fleuris AVEC des bretelles. Devinez donc lequel je lui suppliais de me prêter.
Nous sommes ensuite allées ensemble jusqu'à la piscine de l'hôtel où quelques personnes profitaient déjà de l'eau fraiche. Nous nous sommes installées sur des bains de soleil et avons commencé à bavarder rapidement, cette fille avait l'air gentille. Je décidais après un moment d'aller nager un peu car je voyait la piscine se remplir de plus en plus et bientôt il me serait impossible de nager. Lorsque l'heure du déjeuner approcha, je descendis rapidement à la cuisine pour engloutir un sandwich au thon-carotte-concombre-jambon-beurre-cornichon-salade et remontais rapidement à la piscine pour profiter de sa fraicheur. Sauf que le nombre de personne autour de cette grosse flaque d'eau s'était multiplié par deux. D'où venait tout ce monde ? Je n'en connaissait même pas la moitié. En tous cas, ils avaient amené avec eux de la musique avec des basses puissantes, j'en déduisis donc que la zone 3 nous avait rejoins. Je regardais de tous les côtés pour tenter d'apercevoir un visage familier mais n'en vit aucun. C'est alors qu'une fille me lança un ballon de volley-ball dessus.

- Tu peux renvoyer s'teu plait ?

Je regardais la balle un quart de seconde avant de sauter dans l'eau pour prendre part à ce mémorable match de volley.

J'étais très investie dans le match lorsque soudain deux garçons sautèrent ensemble près de moi dans l'eau, m'aspergeant violemment. L'un d'eux, je reconnu rapidement Cook, but la tasse, j'en déduis donc que c'était l'autre qui l'avait poussé. Il se fit d'ailleurs rapidement arroser par sa victime qui n'avait pas l'air ravi d'avoir avalé de l'eau de cette piscine où tout le monde était passé mettre ses pieds sale ou faire pipi (on sait pas.)

Spoiler: